Tous les auteurs du Nouveau Testament étaient soit juifs soit prosélytes.[1] Les livres du Nouveau Testament ont-ils été rédigés en grec ? Les érudits ont longtemps enseigné[2] que l’hébreu était une « langue morte » à l’époque du Nouveau Testament, mais les manuscrits[3] de la mer Morte et la Mishna[4] prouvent clairement que l’hébreu était encore une langue bien vivante au premier siècle de notre ère.
De plus, des preuves internes dans plusieurs livres du Nouveau Testament démontrent que l’autographe original a été écrit en hébreu. Certaines de ces indications sont même clairement visibles dans les traductions françaises basées sur le grec.
Prenons un exemple :
« Amen » et « Alléluia » sont deux mots hébreux souvent employés par les chrétiens. Tout le monde connaît ces deux mots hébreux ! Beaucoup ne réalisent même pas que les auteurs du Nouveau Testament devaient connaître plus que deux mots hébreux.
Ces deux mots apparaissent dans le livre de l’Apocalypse en Apocalypse 19.4 :
« Et les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : Amen ! Alléluia ! »[5]
Posons-nous la question suivante : Si Jean emploie ces mots hébreux, pourquoi nous enseigne-t-on que l’ensemble du livre de l’Apocalypse a été écrit à l’origine en grec ? Voici trois explications possibles :
- Il est possible que le livre de l’Apocalypse ait été transmis en hébreu, mais que Jean ait tout traduit en grec « à la volée », en ne retenant que deux mots hébreux : « Amen » et « Alléluia ».
- Jean ne parlait pas hébreu et ne connaissait que ces deux mots hébreux (tout comme nous, chrétiens occidentaux) – du coup, le livre de l’Apocalypse a été transmis en grec.
- Il est possible que Jean parlait hébreu, mais que les êtres célestes qui louent le Très-Haut dans Apocalypse 7.11-12 et 19.4 ne parlaient pas hébreu. En fait, au ciel, la langue officielle est le grec et seuls deux mots hébreux sont utilisés : « Amen » et « Alléluia ».
Ces explications ne vous semblent-elles pas ridicules ? Voilà le dilemme auquel sont confrontés de nombreux érudits du Nouveau Testament. Affirmer que le livre de l’Apocalypse a été écrit à l’origine en grec, revient à croire à l’une de ces trois propositions absurdes.
La logique voudrait que Jean ait écrit la copie originale de son livre en hébreu ; que Yahweh, Yéshoua et les êtres célestes dans le ciel parlent hébreu[6] ; et que la traduction grecque de l’Apocalypse n’a été faite qu’après, à partir du texte hébreu originel. Si le message inspiré de l’Apocalypse a été transmis en hébreu, pourquoi Jean n’aurait-il enregistré qu’une traduction grecque de seconde main, laissant la prophétie originale en hébreu se perdre à jamais ?
Il faut garder à l’esprit que des Juifs messianiques étaient présents dans toute la région méditerranéenne et au Moyen-Orient et qu’ils étaient capables de lire la version originale en hébreu et de la traduire en grec, en latin ou en araméen selon les besoins des croyants non juifs de l’assemblée.[7]
En utilisant une simple traduction française de l’Apocalypse et un peu de bon sens, on peut affirmer que l’Apocalypse n’a pas pu être écrite en grec, elle a été écrite en hébreu.
Nous allons examiner de plus près les preuves techniques et linguistiques du manuscrit Oo.1.16 qui confirment l’origine hébraïque du livre de l’Apocalypse.
Preuve d’authenticité
et lectures intéressantes
Ce manuscrit de l’Apocalypse est la version la plus intéressante et la plus étonnante du livre qui nous soit connue. Dans cette section, nous aborderons quelques-unes des nombreuses différences qui existent entre les versions hébraïque et grecque, ainsi que des indications linguistiques qui confirment l’authenticité de ce manuscrit hébreu.[8]
Titre hébreu du livre de l’Apocalypse
En réalité, il n’est pas nécessaire de chercher très loin pour trouver des différences intéressantes dans ce manuscrit hébreu. En fait, la première différence évidente se trouve au chapitre 1, verset 1 !
« Voici les conseils confidentiels (sodot,) que יהוה[9] a donnés à Yéshoua[10] Ha-Mashiah[11]… »[12]
Le mot même dont provient habituellement le titre du livre : « l’Apocalypse » ou la « Révélation » est différent dans le texte hébreu ! On pourrait s’attendre au mot chazon [13] (révélation), mais au lieu de cela, nous avons affaire au mot sodot.
Le mot sodot est la forme plurielle du mot sod . Ce mot ne signifie pas « Apocalypse » ou « révélation », mais plutôt « conseils confidentiels » ou « secrets ». Ce livre devrait donc plutôt s’intituler Ele Ha-Sodot [14] qui signifie « Tels sont les conseils confidentiels ». Pour certains, cela pourrait paraître insignifiant, mais il est intéressant de noter que le mot sod apparaît dans plusieurs autres passages du livre.
La plupart des textes hébreux authentiques contiennent souvent des mots-clés récurrents qui permettent de relier entre eux des versets ou des passages apparemment sans rapport. Prenons un exemple tiré du Tanakh (Ancien Testament) :
Jérémie 1.11-12 : « Que vois-tu Yirmeyahu ? [15] » Je dis : « une branche d’amandier, moi, je la vois ». Alors יהוה me dit : « Tu as bien vu, car je veille sur ma parole pour la faire ».[16]
Dans la plupart des traductions françaises, il est très difficile de voir le lien entre cette vision et son interprétation. Qu’est-ce qu’une branche d’amandier a à voir avec le fait de « veiller » ?
En hébreu, les choses sont beaucoup plus claires, car un mot racine clé est répété dans la vision ainsi que dans l’interprétation ! En hébreu, le mot « amande » se dit shaqed, et le mot « veiller » se dit shoqed . Ces deux mots sont formés à partir de la même racine comme indiqué ci-dessous :
Racine : שקד Shaqad
Amandier : שָׁקֵד Shaqed
Veiller : שֹׁקֵד Shoqed
Malheureusement, ce type de connexions de mots-clés dans l’hébreu original se perd presque toujours dans la traduction, non seulement en français, mais également en grec. Les traducteurs de la Septante ont traduit les mots shaqed et shoqed par deux mots grecs dont la consonance est très différente : karuinen et egregora.[17]
Comme la plupart des langues n’utilisent pas de mots similaires pour les mots « amandiers » et « veiller », seule la version originale en hébreu préserve pleinement ce précieux lien entre ces mots-clés.[18]
À présent, revenons à l’Apocalypse et au mot hébreu sod. Ce mot n’apparaît pas seulement dans le chapitre 1, verset 1, mais aussi dans le chapitre 2, verset 3 :
Apocalypse 1.20 : « Maintenant, le conseil confidentiel (sod,) des sept étoiles… »
Apocalypse 10.7 : « … tous ces conseils confidentiels (sodot,) de יהוה seront accomplis… »
Apocalypse 17.5 : « … Le secret (sod,) de la grande ville Bavel … »
Apocalypse 17.7 : « … Je veux vous dire le secret (sod) de la femme … »
Dans le texte hébreu, un thème explicite commence au chapitre 1 (verset 1) et apparaît tout au long du livre.
Les choses sont différentes dans la version grecque. Celle-ci utilise le mot apokalupsis [19] (qui signifie « apparition » ou « révélation ») au chapitre 1 (verset 1), probablement pour interpréter ou expliquer au lecteur que les secrets sont maintenant sur le point d’être révélés. Mais comme nous venons de le voir dans l’exemple de Jérémie, une partie du thème basé sur des mots-clés est perdue dans la traduction grecque. De plus, le mot apokalupsis n’apparaît qu’une seule fois dans l’ensemble de l’Apocalypse grecque – sans aucune répétition. Par ailleurs, les traductions hébraïques reconstituées qui suivent la lecture grecque utilisent toutes des mots apparentés au mot « révéler » ou « apparaître » [20] dans ce verset, contrairement au manuscrit hébreu.
Par conséquent, le texte hébreu du manuscrit Oo.1.16 d’Apocalypse 1.1 est authentique du point de vue linguistique. Nous n’avons pas affaire à une traduction de seconde main :
- D’une part, l’hébreu permet de suivre un thème basé sur un mot-clé tout au long du livre, et
- d’autre part, le texte hébreu diffère[21] des versions grecque, latine et araméenne, en n’utilisant aucune forme du mot « révéler » ou « apparaître » au chapitre 1, verset 1.[22]
Si le texte hébreu du manuscrit Oo.1.16 du livre de l’Apocalypse dérivait d’une version basée sur le grec, les différences ci-dessus n’existeraient pas.
Répétition de mots-clés en hébreu
Un autre exemple de liaison entre sections se trouve dans la lettre adressée à l’assemblée de Smyrne, en Apocalypse 2. En général, même les traductions françaises montrent qu’une forme du mot « mourir » est répétée dans l’introduction, l’exhortation et dans la promesse.
Introduction : « Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie ».[23]
Exhortation : « Sois fidèle jusqu’à la mort… ».[24]
Promesse : « Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort ».[25]
Bien que le thème ci-dessus avec le mot-clé « mourir » soit visible dans toutes les traductions de l’Apocalypse, un deuxième mot-clé est également répété dans le manuscrit hébreu :
Reconnaissance : « Je connais tes œuvres et tes souffrances… ».[26]
Exhortation : « … tu souffriras pendant dix jours… ».[27]
Promesse : « Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir de la dernière mort ».[28]
Le mot hébreu répété à trois reprises est le mot צער (tsa’ar) ou צערות (tsa’arot) au pluriel.
Les versions grecque et latine répètent deux fois[29] le mot « souffrance », alors que le manuscrit hébreu le répète une troisième fois dans la section finale.
Les traductions araméennes de la Peshitta et les traductions du grec à l’hébreu qui suivent la tradition grecque répètent le mot « souffrance » aux versets 9 et 10, mais pas au verset 11.[30] Pourquoi les traductions hébraïques basées sur le grec ne répètent-elles pas le même mot au verset 11 ? Parce que le texte grec sous-jacent de ces traductions utilise un mot très différent au verset 11 de celui utilisé précédemment aux versets 9 et 10, et que toutes les traductions ultérieures font de même.
Par conséquent, la répétition du mot-clé dans ce manuscrit hébreu particulier (aux versets 9, 10 et 11) est une preuve incontestable qu’il ne peut s’agir d’une traduction effectuée à partir du grec, du latin ou de l’araméen. Cela signifie que le manuscrit hébreu Oo.1.16 de l’Apocalypse doit dériver de la version hébraïque originale, car il préserve les thèmes des mots-clés qui ont été perdus dans la version grecque et dans les traductions ultérieures.
Jeux de mots en hébreu
Tout comme les thèmes des mots-clés, les jeux de mots en hébreu sont également une indication importante pour déterminer la langue originelle du livre de l’Apocalypse. Un bon exemple de jeu de mots se trouve dans Apocalypse 3 :
« Ainsi parle…celui qui a la clé de Dawid, qui ouvre et personne ne peut fermer, et qui ferme et personne ne peut ouvrir : 8 « Je connais tes œuvres. Regarde, j’ai donné devant toi une porte ouverte et personne ne peut la fermer… ».[31]
En hébreu, ce jeu de mots fait intervenir les mots « clé », « ouvrir » et « porte ». On peut voir une connexion logique ou thématique entre ces trois mots dans n’importe quelle langue, mais le texte hébreu utilise la même racine pour chacun de ces mots, ce qui donne lieu à un magnifique jeu de mots avec des rimes intrinsèques à la langue :
Mot racine : פתח Patach
La clé : המפתח Ha-Maphteach
Qui ouvre : הפותח Ha-Poteach
Pour ouvrir : לפתוח Liphtoach
Ouvert (adjectif) : פתוח Patuach
Porte : פתח Petach
Ces rimes intrinsèques à la langue entre les mots « clé », « ouverte » et « porte » ne se trouvent ni dans les versions grecque, latine, ni araméenne de l’Apocalypse :
Français | Hébreu (Oo.1.16) | Grec TR | Latin Vulgate | Peshitta araméenne |
La clé | המפתח | τὴν κλεῖδα | clavem | קלידא |
Qui ouvre | הפותח | ὁ ἀνοίγων | qui aperit | דפתח |
porte | פתח | θύραν | ostium | תרעא |
Dans quelle langue l’Apocalypse a-t-elle été dictée à l’origine ? Ce jeu de mots en hébreu dans le chapitre 3 de l’Apocalypse indique clairement qu’à l’origine, le livre a été dicté par Yéshoua en hébreu, car ce jeu de mots n’est possible qu’en hébreu !
De plus, la plupart des traductions du grec, du latin et de l’araméen vers l’hébreu ne reprennent pas entièrement ce jeu de mots qui apparaît uniquement dans la version originale. La majorité de ces traductions n’utilisent pas le mot petach, qui signifie « porte », mais plutôt les mots sha’ar ou delet. Par conséquent, seuls les mots « ouvrir » et « clé » riment dans la plupart des traductions hébraïques dérivées du grec, tandis que le mot « porte » ne fait pas partie de la rime.
Comme ce jeu de mots n’existe pas dans les versions grecque, latine ou araméenne, la conclusion évidente est que le livre de l’Apocalypse a été écrit à l’origine en hébreu et non pas en grec, en araméen ou en latin.
Le cycle jour-nuit cessera-t-il sur la terre renouvelée ?
Le livre de l’Apocalypse est perçu par beaucoup comme un livre prophétique difficile à comprendre, en partie parce qu’il est difficile de concilier certaines prophéties de l’Ancien Testament avec celles de l’Apocalypse. Par exemple, Apocalypse 22.5 traduit du grec déclare :
« Il n’y aura plus de nuit… »[32]
Et le chapitre 21.25 déclare :
« Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit ».[33]
En s’appuyant sur les versets ci-dessus traduits de la version grecque de l’Apocalypse, de nombreux érudits concluent que le cycle jour-nuit cessera sur la nouvelle terre, et qu’il fera toujours jour, car « ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit ».[34]
Cependant, il est fait mention du « jour et de la nuit » dans Apocalypse 20.10 et Apocalypse 22.2 parle de « chaque mois », ce qui n’est possible que si le jour et la nuit perdurent comme à l’heure actuelle.
Yahweh lui-même déclare également que les shabbats et les nouvelles lunes seront observés sur la nouvelle terre :
« Car de même que les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je ferai demeureront devant moi, déclare יהוה, ainsi demeureront votre semence et votre nom. Et ce sera, de shabbat en shabbat, et de nouvelle lune en nouvelle lune,[35] toute chair viendra se prosterner devant moi, dit יהוה ».[36]
Sans le cycle du jour et de la nuit, le Shabbat est impossible, et sans les cycles lunaires, les nouvelles lunes sont également impossibles.
Dans Jérémie chapitre 33, nous apprenons que le cycle jour-nuit est aussi immuable que l’alliance de Yahweh avec David :
« Ainsi dit יהוה : Si tu peux rompre mon alliance avec le jour, et mon alliance avec la nuit, afin que le jour et la nuit ne soient pas en leur temps – alors mon alliance sera aussi rompue avec Dawid mon serviteur, afin qu’il n’ait pas de fils régnant comme roi sur son trône… ». [37]
Yéshoua le Messie est l’accomplissement ultime de cette prophétie sur le « Fils de David ». Dès lors, comment pouvons-nous, d’une part, croire que le cycle jour-nuit va cesser, et d’autre part, continuer à penser que l’alliance avec David concernant le Messie ne sera jamais rompue ?
Si l’on se base sur ces versets d’Isaïe et de Jérémie, il est absolument impossible que le cycle jour-nuit cesse. Par conséquent, comment se fait-il que le texte grec ne mentionne que le jour en Apocalypse 21.25, comme si la nuit avait disparu ?
« … Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit ».[38]
Fait remarquable : la version hébraïque de l’Apocalypse cite[39] l’Ancien Testament à la fois au chapitre 21.25 et au chapitre 22.5, ce qui dissipe la confusion soulevée par ces versets dans la version grecque. Apocalypse 21.25 (cite principalement Isaïe 60.11) :
Oo.1.16 :
ופתחו שעריך תמיד יומם ולילה לא יסגרו כי לא יהיה לילה
= « Et tes portes seront ouvertes continuellement, jour et nuit elles ne seront pas fermées, car il n’y aura pas de nuit ».
Dans le texte hébreu de l’Apocalypse, aucune allusion à la fin du cycle jour-nuit n’est faite, car il est clairement fait mention du « jour et de la nuit ».
Mais, comment est-il possible qu’il y ait le jour et la nuit alors qu’il n’y aura pas de nuit ? Comment peut-il y avoir la nuit, et en même temps, pas de nuit ? Cette contradiction n’est qu’apparente. En hébreu, « nuit » et « obscurité » (ou « ténèbres ») sont synonymes. La toute première mention de la « nuit » dans les Écritures (cf. Genèse 1.5) est celle où Elohim appelle « les ténèbres » « nuit » !
« Et Elohim cria la lumière Jour et il cria l’obscurité Nuit ».[40]
Apocalypse 21.25 déclare simplement que pendant le jour et la nuit, il n’y aura pas d’obscurité ou de ténèbres dans la Nouvelle Jérusalem.
Inversement, dans la traduction grecque, la première occurrence du mot « nuit » dans Apocalypse 21.25 est omise, peut-être pour éviter la contradiction apparente entre « nuit » et « pas de nuit » en même temps. Malheureusement, cette omission du grec ne fait qu’augmenter la confusion, car elle suggère que seul le jour existera, mais pas la nuit.
Passons maintenant à Apocalypse 22.5. Le texte hébreu reprend le passage d’Isaïe 60.19.
Oo.1.16 :
ולא יהיה עוד בה השמש לאור יומם ולנגה והירח לא יאיר לך והיה לך ה֔ לאור עולם ואלהיך לתפארתך »
= « Et en elle, le soleil ne sera plus pour lumière le jour ni pour luminosité la lune ne brillera plus pour vous,[41] mais יהוה sera une lumière éternelle pour vous, et votre Elohim sera votre gloire ».
Ce verset implique à nouveau le jour et la nuit, puisque le soleil et la lune sont tous les deux mentionnés. Pendant le jour et la nuit, la Nouvelle Jérusalem n’aura pas besoin d’autre lumière que celle de Yahweh.
Il est intéressant de noter que la version grecque cherche à simplifier les lectures hébraïques et à « corriger » ce qui au premier abord semble être une contradiction – « nuit » et « pas de nuit » en même temps :
« Il n’y aura plus de nuit ; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera… ».[42]
Ceci est typique des traductions. Cela montre bien que le texte hébreu est l’original et que le texte grec est une traduction qui essaie de « régler » de manière superficielle le problème.
Cependant, une étude attentive révèle que le texte hébreu de l’Apocalypse – plus difficile et, à première vue contradictoire – est en réalité parfaitement compréhensible. La version en hébreu correspond aux prophéties de l’Ancien Testament sur la continuité du cycle jour-nuit et est conforme à la signification du mot « nuit » en hébreu.
Comment l’arbre de vie peut-il être des deux côtés de la rivière ?
« L’arbre de vie » dont il est question dans Apocalypse 22 est également un sujet controversé. La traduction d’Apocalypse 22.2 tirée du grec est la suivante :
« Et au milieu de sa rue, et sur les deux bords de la rivière, il y avait un arbre de vie, qui donnait douze sortes de fruits, et rendait son fruit chaque mois: et les feuilles de l’arbre étaient pour la guérison des nations ».[43]
Comment « l’arbre de vie » peut-il se trouver sur les deux rives du fleuve en même temps ? Cette question a intrigué de nombreuses personnes. Si l’on ne connaît pas la signification du mot « arbre » en hébreu, les interprétations sont souvent erronées.
Pour certains, l’arbre de vie pousse au milieu de la rivière avec des branches qui se déploient des deux côtés.[44] D’autres pensent que l’arbre de vie a un tronc fendu au milieu duquel traverse la rivière. Ainsi, l’arbre pousse littéralement des deux côtés de la rivière en même temps.[45] D’autres vont plus loin et émettent l’hypothèse que l’arbre de vie ne se trouve pas des deux côtés de la rivière, mais que la rivière coule des deux côtés de l’arbre.[46]
D’autres encore disent qu’il y aura trois arbres, un au milieu de la rivière et un de chaque côté.[47]
Une autre confusion provient de l’idée que cet arbre portera douze sortes de fruits. Bibliquement parlant, il est absolument impossible qu’un arbre puisse porter plusieurs sortes de fruit. En effet, les passages suivants de la Genèse sont clairs :
« Que la terre produise…des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce… ».[48]
« La terre produisit…des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce… ».[49]
On retrouve ce même modèle « selon son espèce » tout au long du premier chapitre de la Genèse.
Le Nouveau Testament confirme également qu’il est impossible qu’un arbre porte plusieurs sortes de fruits : « À leurs actes, vous les reconnaîtrez – car un homme ne peut cueillir du raisin sur une ronce[50] ni des figues sur un buisson d’épines ».[51] «
Ou un arbre à dattes est-il capable de donner de l’huile, ou une vigne – des figues ? La fontaine n’est donc pas capable de donner des eaux salées et des eaux douces ».[52]
Se pourrait-il qu’après tout, Yahweh change d’avis et crée un seul arbre qui produise plusieurs sortes de fruits ? Un seul arbre avec un tronc fendu de part et d’autre de la rivière? Un arbre avec suffisamment de feuilles pour fournir des médicaments à toutes les nations ?
Il est remarquable de constater que la Bible hébraïque détient à nouveau la clé pour comprendre ce passage ! Saviez-vous que dans les versets ci-dessus (Genèse 1.11-12), chaque occurrence du mot « arbres » (au pluriel) est en fait au singulier dans l’hébreu original ? Le mot hébreu עץ (‘ets,) au singulier est très souvent utilisé pour désigner plusieurs arbres de manière collective. Lorsque ce mot hébreu est utilisé au pluriel עצים (‘etsim), il fait souvent référence à des arbres ou du bois coupé, et non à des arbres sur pied ! Par exemple, Genèse 22.7 :
הִנֵּ֤ה הָאֵשׁ֙ וְהָ֣עֵצִ֔ים וְאַיֵּ֥ה הַשֶּׂ֖ה לְעֹלָֽה [53]
= « voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour la montée ? »
Ainsi, en hébreu, on ne fait généralement[54] pas référence aux arbres vivants/sur pied, en utilisant le nom pluriel עצים, mais plutôt en utilisant le nom singulier עץ de manière collective. Par conséquent, la forme singulière du mot « arbre » dans Apocalypse 22.2 ne fait pas allusion à un seul arbre, mais plutôt à de nombreux arbres, comme l’implique le contexte immédiat – ils poussent des deux côtés de la rivière.
De plus, le texte hébreu du livre de l’Apocalypse confirme que « l’arbre de vie » fait référence à toutes sortes d’arbres fruitiers, et non à un seul arbre qui porte douze sortes de fruits différents. Apocalypse 22.2 :
Oo.1.16 :
באמצע הרחובות ועל הנחל יעלה על שפתו מזה ומזה כל עץ מאכל ועץ החים ועליו היה שניים עשר מיני פירות והיה פריו למאכל ועלהו לתרופה
= « Et au milieu[55] des plaines, même à côté du courant, il poussait sur son bord – de ce côté-ci et de ce côté-là – tout arbre fruitier, même l’arbre de vie. Et sur lui, il y avait douze espèces de fruits, et son fruit était pour la nourriture et son feuillage pour la guérison ».[56]
Notez que « tout arbre fruitier » est désigné collectivement comme « l’arbre de vie ». Ainsi, « arbre » dans ce contexte signifie « arbres » (au pluriel).
Ézéchiel 47.12 vient confirmer que des fruits frais seront produits chaque mois (12 fois) et Ézéchiel 47.7 établit le fait qu’il y aura plusieurs arbres, et non pas un seul !
« Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers ».[57]
Aucune spéculation sur l’arbre de vie n’est finalement nécessaire. L’Ancien Testament hébreu et le manuscrit hébreu de l’Apocalypse sont en parfaite harmonie. Beaucoup d’arbres pousseront des deux côtés de la rivière, toutes sortes d’arbres fruitiers, et non pas un seul arbre ni une seule espèce d’arbre.
Yéshoua est-il l’Alpha et l’Oméga ?
Chacun sait que l’Alpha et l’Oméga sont la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Après avoir examiné certaines preuves logiques et linguistiques de l’origine hébraïque de l’Apocalypse, il devient évident que l’expression grecque « Alpha et Oméga » n’est pas l’expression originale employée dans le texte hébreu, mais seulement sa traduction grecque.
La question se pose donc de savoir quelle est la phrase hébraïque originale traduite en grec par « Alpha » et « Omega » ? La plupart pensent qu’il devrait s’agir de « Aleph » et « Tav », les premières et dernières lettres de l’alphabet hébreu. Mais notez que l’expression אלף ותו (l’Aleph et le Tav) ou similaire, n’apparaît jamais dans l’Ancien Testament hébreu – pas même une fois !
Beaucoup pensent à tort que l’expression « l’Aleph et le Tav » est la même que le marqueur d’objet hébreu את (et’) qui s’écrit avec un aleph et un tav, mais comparez la différence ci-dessous :
את = marqueur de l’objet dans une phrase.[58]
אלף ותו = « Aleph et Tav » ou « premier et dernier ».
Le mot hébreu את (et’) n’est jamais utilisé dans le même sens que l’expression « l’Aleph et le Tav ». « L’Aleph et le Tav » pointent en direction de « premier et dernier », tandis que le marqueur d’objet et’ indique simplement le ou les objets dans une phrase, ou occasionnellement il met l’accent sur un certain mot. Voici quelques exemples. La position du mot hébreu et’ sera indiquée par « (objet 🙂 dans les traductions ci-dessous :
Genèse 1.1 :
בְּרֵאשִׁ֖ית בָּרָ֣א אֱלֹהִ֑ים אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ ׃[59]
= « Au commencement Elohim créa (objet 🙂 les cieux et (objet 🙂 la terre ».
Exode 2.1 :
[60]וַיֵּ֥לֶךְ אִ֖ישׁ מִבֵּ֣ית לֵוִ֑י וַיִּקַּ֖ח אֶת־בַּת־לֵוִֽי ׃
= « Alors un homme de la maison de Lewi alla et pris (objet 🙂 la fille de Lewi ».
Souvent ce marqueur d’objet את (et’) est indispensable pour éviter la confusion entre le sujet et l’objet d’un verbe – comparons les deux phrases suivantes :
Genèse 5.32 : וַיּוֹלֶד נֹחַ…… = « … puis Noah engendra … »
Genèse 5.25 : … וַיּוֹלֶד אֶת־לָמֶךְ… = « … puis il engendra (objet 🙂 Lamech… »
La différence entre les traductions ci-dessus est marquée par la présence ou l’absence du marqueur את (et’). Voici un autre exemple plus parlant :
Josué 7.24 : וַיִּקַּח יְהוֹשֻׁעַ…… = « … puis Yehoshua prit … »
Nombres 27.22 : …וַיִּקַּח אֶת־יְהוֹשֻׁעַ… = « … puis il prit (objet 🙂 Yehoshua … »
Dans les exemples ci-dessus, on voit clairement que את (et’) ne signifie pas du tout « premier et dernier ». את ne fait que marquer l’objet. Dans l’ensemble du Tanakh, on ne trouve aucun exemple de את avec le sens de « premier et dernier ».
Étant donné que l’expression « l’Aleph et le Tav » n’apparaît pas dans l’Ancien Testament et que les différents mots hébreux orthographiés את ne signifient jamais « premier et dernier » – pourquoi le texte hébreu de l’Apocalypse emploierait-il une telle expression ? L’expression « l’Alpha et l’Oméga » tiré du texte grec est-elle une traduction maladroite d’une expression hébraïque originale ?
Comparons les versions hébraïque et grecque de l’Apocalypse – quatre versets du texte grec Receptus utilisent l’expression « l’Alpha et l’Oméga » :
Apocalypse 1.8 :
Textus Receptus grec[61] : Ἐγώ εἰμι τὸ Α καὶ τὸ Ω, ἀρχὴ καὶ τέλος…
= « Je suis l’A(lpha) et l’O(mega), le début et la fin… ».
Oo.1.16 : אני הוא הראשון והאחרון תחילת והסוף…
= « Je suis le premier et le dernier, le début et la fin… ».
Le texte hébreu de l’Apocalypse utilise l’expression « le premier et dernier » au lieu de « l’Alpha et l’Oméga » ! Cette différence est unique, car toutes les traductions hébraïques reconstituées à partir du grec, du latin ou de l’araméen utilisent soit « Aleph et Tav », soit « Alpha et Omega ».[62] Cette différence unique suggère que l’Apocalypse hébraïque n’est pas simplement une traduction de seconde main du grec. Voici les trois autres versets :
Apocalypse 1.11 :
Textus Receptus grec : Εγώ εἰμι τὸ Α καὶ τὸ Ω,…[63]
= « Je suis le A(lpha) et le O(mega)… »
Oo.1.16 : אני הראשון והאחרון…
= « Je suis le premier et le dernier… »
Apocalypse 21.6 :
Textus Receptus grec[64] : ἐγώ εἰμι τὸ Α καὶ τὸ Ω, ἡ ἀρχὴ καὶ τὸ τέλος…
= « Je suis l’A(lpha) et l’O(mega), le commencement et la fin… ».
Oo.1.16 : אני הראשון והאחרון תחילת והסוף…
= « Je suis le premier et le dernier, le commencement et la fin… ».
Apocalypse 22.13 :
Textus Receptus grec[65] : “ἐγώ εἰμι τὸ Α καὶ τὸ Ω, ἀρχὴ καὶ τέλος, ὁ πρῶτος καὶ ὁ ἔσχατος,”
= « Je suis le A(lpha) et le O(mega), le commencement et la fin, le premier et le dernier ».
Oo.1.16 : אני הראשון והאחרון תחילת והסוף…
= « Je suis le premier et le dernier, le commencement et la fin… ».
Il est fascinant de constater que le texte hébreu du livre de l’Apocalypse n’utilise pas une seule fois l’expression « l’Aleph et le Tav » ni « l’Alpha et l’Omega ». En revanche, il utilise l’expression « le premier et le dernier », que l’on retrouve aussi ( mais ce n’est pas une surprise !) dans l’Ancien Testament.
Isaïe 44.6 :
כֹּֽה־אָמַ֨ר יְהוָ֧ה מֶֽלֶךְ־יִשְׂרָאֵ֛ל וְגֹאֲל֖וֹ יְהוָ֣ה צְבָא֑וֹת אֲנִ֤י רִאשׁוֹן֙ וַאֲנִ֣י אַחֲר֔וֹן וּמִבַּלְעָדַ֖י אֵ֥ין אֱלֹהִֽים׃ [66]
= « Ainsi dit יהוה le roi d’Israël, et son Rédempteur יהוה Tseva’ot, je suis le premier, et je suis le dernier, et à part moi, il n’y a pas d’Elohim ».
Il est très important de noter que dans Apocalypse 22.13, Yéshoua lui-même prétend être le premier et le dernier ! Si l’on compare avec le verset d’Ésaïe 44 ci-dessus, il est clair que Yéshoua affirme qu’il est lui-même Yahweh (et non pas « l’Alpha et l’Oméga » grec) !
Isaïe 48.12-13 :
…אֲנִי־הוּא֙ אֲנִ֣י רִאשׁ֔וֹן אַ֖ף אֲנִ֥י אַחֲרֽוֹן׃ אַף־יָדִי֙ יָ֣סְדָה אֶ֔רֶץ וִֽימִינִ֖י טִפְּחָ֣ה שָׁמָ֑יִם… [67]
= « … Je suis lui : Je suis le premier, aussi je suis le dernier, aussi ma main a fondé la terre, et ma main droite a étendu les cieux… ».
En prétendant être le premier et le dernier, Yéshoua affirme qu’il est Yahweh, et le Créateur du ciel et de la terre ! [68]
Comme nous l’avons démontré ci-dessus, le texte de l’Apocalypse en hébreu utilise explicitement l’expression « premier et dernier » de l’Ancien Testament. Il n’utilise pas l’expression grecque « l’Alpha et l’Omega » ni l’expression non biblique « l’Aleph et le Tav ».
Ordre des mots inversé
L’ordre inverse des mots est l’une des différences fréquentes entre l’hébreu original et la traduction grecque de la Septante de l’Ancien Testament.
Peut-être pour des raisons de style ou simplement par négligence, les traducteurs grecs de la Septante ont souvent inversé l’ordre de mots ou de phrases lorsqu’ils ont traduit le texte hébreu original.
Ce phénomène ne doit pas être confondu avec les différences d’ordre syntaxique requises par la grammaire grecque par rapport à la grammaire hébraïque. Par exemple, en grec, le mot gar (qui signifie « pour », etc.) se trouve généralement en « deuxième position » (en tant que deuxième mot d’une clause), mais son équivalent hébreu ki se trouve normalement en « première position » (comme en anglais). Lorsque les érudits retranscrivent une traduction grecque en hébreu, ils peuvent facilement déplacer l’équivalent hébreu ki à la bonne place, car cette différence est requise par la grammaire hébraïque par opposition à la grammaire grecque.
Voici un exemple où la traduction grecque de la Septante inverse deux mots par rapport au texte hébraïque massorétique, sans que cela soit nécessaire du point de vue grammatical :
Genèse 30.43 :
Texte massorétique hébreu :
שְׁפָחוֹת וַעֲבָדִים וּגְמַלִּים וַחֲמֹרִים
= des servantes et des serviteurs, et des chameaux et des ânes ».
Septante grecque : παῖδες καὶ παιδίσκαι καὶ κάμηλοι καὶ ὄνοι
= « serviteurs et servantes et des chameaux et des ânes ».
L’ordre des mots est clairement différent dans la traduction grecque par rapport à l’hébreu original.
Regardons maintenant un exemple où deux phrases sont dans l’ordre opposé :
Ézéchiel 5.12 :
Texte massorétique hébreu :
…בַּחֶרֶב יִפְּלוּ סְבִיבוֹתָיִךְ…לְכָל־רוּחַ אֱזָרֶה…
= « … tombera autour de vous par l’épée… Je disperserai à tout vent… ».
Septante grecque : εἰς πάντα ἄνεμον σκορπιῶ αὐτούς… ἐν ῥομφαίᾳ πεσοῦνται κύκλῳ σου…
= « … Je les disperserai à tout vent… tombera autour de vous par l’épée… ».
Dans cet exemple, nous voyons clairement que les deux phrases sont dans l’ordre inverse en hébreu, par rapport au grec. Ce phénomène est très courant, lorsque l’on compare la traduction grecque au texte hébreu. Dans la Genèse seulement, plus de quatre-vingts[69] versets apparaissent dans un ordre différent[70] de celui de l’hébreu dans la Septante, sans aucune exigence grammaticale.
En résumé, les traducteurs/éditeurs grecs ont très souvent modifié l’ordre des mots/phrases, même lorsque la grammaire ne l’exigeait pas.
Des érudits ont essayé de retraduire la Septante en hébreu pour tenter de retrouver le texte hébreu sur lequel la Septante était basée. Cependant, sauf lorsque la grammaire exige un ordre différent, les spécialistes ne savent pas dans quels cas l’ordre des mots doit être modifié et dans quels cas l’ordre des mots doit rester le même que dans le texte grec.
De la même façon, les traductions de l’Apocalypse en hébreu basées sur le texte grec laissent, par exemple, les listes de noms dans le même ordre que le grec, car la grammaire n’exige pas un ordre spécifique pour de telles listes de noms.[71]
Par conséquent, si le texte hébreu du livre de l’Apocalypse (tiré du manuscrit Oo.1.16) est une simple traduction, nous ne devrions pas voir d’ordre de mots non grammatical inversé par rapport aux traductions standard – mais c’est pourtant le cas. Voici quelques exemples où l’ordre des mots dans la version hébraïque de l’Apocalypse est différent de celui du grec, sans aucune exigence grammaticale[72] :
Apocalypse 3.12 :
Oo.1.16 : השם מירושלים החדש העיר אלהי
= « le nom de la nouvelle Yéroushalaïm,[73] la ville de mon Elohim ».
Textus Receptus grec : τὸ ὄνομα τῆς πόλεως τοῦ Θεοῦ μου, τῆς καινῆς Ἱερουσαλήμ
= « le nom de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem ».
Apocalypse 4.5 :
Oo.1.16 : קולות ורעמים וברקים
= « des voix, des tonnerres et des éclairs ».
Textus Receptus grec : ἀστραπαὶ καὶ βρονταὶ καὶ φωναί [74]
= « des éclairs, des tonnerres et des voix »
Apocalypse 5.1 :
Oo.1.16 :
וזה שישב על הכסא ראיתי ביד ימינו ספר אחד
= « Et celui qui était assis sur le trône – je vis un rouleau dans sa main droite… ».
Textus Receptus grec : Καὶ εἶδον ἐπὶ τὴν δεξιὰν τοῦ καθημένου ἐπὶ τοῦ θρόνου βιβλίον
= « Et je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre… ».
Apocalypse 9.15 :
Oo.1.16 :
להמית השליש מבני אדם בשעה וביום ובחודש ובשנה אחד
= « tuer le tiers des fils de l’homme en une heure et en un jour et en un mois et en un an ».
Textus Receptus grec : τὴν ὥραν καὶ ἡμέραν καὶ μῆνα καὶ ἐνιαυτόν, ἵνα ἀποκτείνωσι τὸ τρίτον τῶν ἀνθρώπων
= « … une heure et un jour et un mois et un an, afin de tuer le tiers des hommes ».
Apocalypse 14.9 :
Oo.1.16 : להפסל ולהחיה
= « à l’image et à l’animal ».
Textus Receptus grec : τὸ θηρίον… καὶ τὴν εἰκόνα
= « la bête et son image »
D’après les exemples ci-dessus, on constate que l’ordre des mots dans l’Apocalypse hébraïque est souvent différent de celui de la traduction grecque, tout comme le texte massorétique hébreu contient souvent des mots ou des phrases dans un ordre différent par rapport à celui de la traduction de la Septante.
Dans les exemples ci-dessus du texte hébreu de l’Apocalypse :
- Aucune exigence grammaticale ne justifie la différence dans l’ordre des mots, et
- les traductions des érudits de l’hébreu basées sur le grec reprennent toutes ces phrases dans le même ordre que le texte grec, et
- l’ordre des mots en hébreu dans le Ms Oo.1.16 est également différent de celui de la Peshitta araméenne et de la Vulgate latine.
Ces différences dans l’ordre des mots montrent clairement que le texte hébreu du manuscrit Oo.1.16 est authentique sur le plan linguistique. Ce texte ne peut pas provenir des versions grecque, araméenne ou latine. Par conséquent, il doit provenir du texte hébreu original.
Omission
Les « omissions » de mots sont fréquentes dans le texte hébreu de l’Ancien Testament ainsi que dans d’autres documents hébreux authentiques. Les mots manquants sont compris dans le texte hébreu sans être écrits de manière explicite. Les traducteurs grecs ont souvent inséré ces mots « manquants » dans leurs traductions, ce qui pose problème. Lorsqu’une telle traduction grecque est ramenée à l’hébreu, personne ne sait quels noms, verbes, etc. ont été supprimés à l’origine et lesquels faisaient partie du texte original.
De ce fait, les traductions en hébreu de l’Apocalypse basées sur le grec traduisent uniquement le texte grec en hébreu et, la plupart du temps, sans tenir compte des omissions. Regardons de plus près deux types d’omissions dans le manuscrit Oo.1.16. Ces omissions qui ne figurent pas dans les versions grecques, araméennes ou latines constituent une preuve supplémentaire de l’authenticité de l’original hébreu. Dans ces exemples, la grammaire et la syntaxe hébraïques ne requièrent pas d’omission. Par conséquent, les traductions hébraïques reconstituées à partir du grec (par exemple, celles de Franz Delitzsch, de Salkinson, etc.) ne comportent pas d’omission de mots.
Omission du sujet direct :
L’omission du sujet direct est très courante dans le texte de l’Ancien Testament hébreu. Une phrase (ou un paragraphe) ne définira souvent le sujet qu’une seule fois (ou peut-être deux). Le récit fait ensuite référence au sujet à travers de pronoms comme « il », « elle » ou « ils », etc. Nous faisons la même chose en français, mais pas dans la même ampleur qu’en hébreu classique/biblique. Voici un exemple d’omission du sujet direct :
Genèse 3.1 :
Texte massorétique hébreu : וַיֹּ֙אמֶר֙ אֶל־הָ֣אִשָּׁ֔ה
= « Alors il [le serpent,] dit à la femme ».
Dans l’exemple ci-dessus, le sujet direct [le serpent] a été fourni (ajouté) entre crochets, mais il n’apparaît pas dans le texte hébreu. Nous avons affaire à une « omission », mais d’après le contexte du passage, nous comprenons que le « il » dans Genèse 3.1 fait référence au serpent et non pas à Yahweh ni à Adam.
Dans les cas où une confusion est possible, les traducteurs insèrent souvent le sujet direct pour aider le lecteur à comprendre le texte sans difficulté. (Dans la plupart des traductions, cela se fait sans aucune indication – aucune parenthèse ou changement de police n’est utilisé). Par exemple, dans le verset ci-dessus du chapitre 3 de la Genèse, la traduction grecque des Septante insère le mot grec « serpent » afin d’éliminer toute ambiguïté.
Genèse 3.1 :
Texte de la Septante grecque : καὶ εἶπεν ὁ ὄφις τῇ γυναικί
= « Alors le serpent dit à la femme ».
Ainsi, si nous comparons deux textes de la Bible dans des langues différentes et que nous constatons qu’un sujet explicite est omis dans l’un mais fourni dans l’autre, nous savons que la version la moins interprétative est la plus proche de l’original. Cet argument est particulièrement renforcé dans un contexte où la confusion est susceptible de se produire si le sujet n’est pas énoncé explicitement.[75] Les traducteurs s’efforcent toujours d’éliminer toute ambiguïté possible de leurs traductions. Si la traduction qui en résulte risque de prêter à confusion, les traducteurs n’omettraient pas le sujet direct, s’il existe dans le texte original.
Regardons maintenant un exemple d’omission du sujet direct dans le texte hébreu de l’Apocalypse :
Apocalypse 18.3 :
Oo.1.16 : כי כולם שתו מיינה
= « Car tous ont bu de son vin ».
Textus Receptus grec : ὅτι ἐκ τοῦ οἴνου… πέπωκε πάντα τὰ ἔθνη
= « Car toutes les nations ont bu du vin… ».
Si nous lisons le début du verset 3 en même temps que la dernière partie du verset 2, nous pouvons voir la raison de l’ajout dans la traduction grecque :
« Et elle est devenue une habitation de satans,[76] et pour cacher tous les oiseaux et les choses rampantes impures. 3, Car tous ont bu de son vin…[77]
À première vue, on pourrait penser que « tous » fait référence aux créatures mentionnées au verset 2, ou bien aux « satans » – mais le contexte plus large montre clairement que le « tous » fait bien référence aux « nations », comme cela est mentionné quatre chapitres plus tôt en Apocalypse 14.8, et non pas aux démons ou aux animaux. Ainsi, pour éviter toute confusion, la traduction grecque fournit ou ajoute le sujet explicite « nations » – mais sans indiquer qu’il s’agit d’un ajout.
L’omission du sujet direct dans ce contexte est une preuve solide qui démontre que le texte hébreu du manuscrit Oo.1.16 de l’Apocalypse provient de la version originale hébraïque et n’est pas une traduction de seconde main issue du grec, de l’araméen ou du latin.[78]
Omission de l’objet direct :
L’omission de l’objet direct est identique à l’omission du sujet direct, mais les mots en question sont de groupes d’objets directs et non des sujets.
Apocalypse 1.13 est un bon exemple de l’omission d’un objet direct dans le texte hébreu de l’Apocalypse. Comparons la traduction grecque par rapport à celle du manuscrit Oo.1.16 :
Oo.1.16 : בניהם
= « Et parmi elles ».
Textus Receptus grec[79] : καὶ ἐν μέσῳ τῶν ἑπτὰ λυχνιῶν
= « parmi les sept chandeliers ».
Comme nous l’avons souligné précédemment, les traducteurs s’efforcent toujours de clarifier et de rendre plus explicites les difficultés du texte qu’ils traduisent. Ainsi, la traduction grecque remplace l’objet « elles » (qui renvoie aux sept menorot) par l’explication « les sept chandeliers » pour éviter toute ambiguïté. La version grecque fournit ou insère l’objet explicite.
Dans l’exemple ci-dessus, la grammaire en hébreu n’exige pas que cette phrase soit omise, par conséquent les traductions du grec à l’hébreu ne remplacent pas « les sept chandeliers » par « eux ou elles ».[80] À partir du texte grec, il n’y a aucun moyen de savoir si cette phrase était à l’origine omise ou mentionnée. Par conséquent, le fait qu’elle n’apparaisse pas dans ce manuscrit hébreu est une preuve solide de l’authenticité d’un original hébreu, car cette phrase n’a pas pu être dérivée des versions grecque, araméenne ou latine. La lecture grecque est une donc traduction interprétée de seconde main, alors que la lecture hébraïque est l’original. Voici quelques autres exemples.
Apocalypse 2.10 :
Oo.1.16 : אל תירא מהם
= « Ne les crains pas ».
Textus Receptus grec : μηδὲν φοβοῦ ἃ μέλλεις πάσχειν
= « Ne craignez pas ce que vous êtes sur le point de souffrir ».
En hébreu, « les » fait probablement référence aux personnes qui ont persécuté les croyants de Smyrne. La traduction grecque interprète ce pronom personnel COD (« les ») comme faisant référence aux souffrances (« ce que vous êtes sur le point de souffrir »).
Apocalypse 4.10a :
Oo.1.16 : לפניו
= « devant lui ».
Textus Receptus grec : ἐνώπιον τοῦ καθημένου ἐπὶ τοῦ θρόνου
= « devant celui qui est assis sur le trône ».
Apocalypse 4.10b :
Oo.1.16 : לפניו
= « devant lui ».
Textus Receptus grec : ἐνώπιον τοῦ θρόνου
= « devant le trône ».
L’hébreu utilise le même mot (ou suffixe) pour désigner « lui » et « il ». Les traducteurs grecs ont interprété le premier « lui » comme désignant « celui qui est assis sur le trône », et le second « lui » comme désignant « le trône » – ils ont donc inséré ces phrases explicatives dans leur traduction. Bien que l’explication grecque ne soit pas entièrement impossible, la signification la plus probable dans les deux cas est que le « lui » renvoie tout simplement à Yahweh.
Même si, dans ces exemples, la lecture de l’hébreu peut signifier la même chose que la traduction grecque, ce sont des indications importantes de l’authenticité de ce manuscrit hébreu. Il ne peut pas être dérivé des versions grecque, araméenne ou latine.
Erreur de traduction dans la version grecque
En Apocalypse 18.13, une variante très intéressante existe entre le texte hébreu et le texte grec :
Textus Receptus grec :
…καὶ οἶνον, καὶ ἔλαιον, καὶ σεμίδαλιν, καὶ σῖτον, καὶ κτήνη, καὶ πρόβατα· καὶ ἵππων, καὶ ῥεδῶν, καὶ σωμάτων· καὶ ψυχὰς ἀνθρώπων.
= « … de cannelle, d’aromates, de parfums, de myrrhe, d’encens, de vin, d’huile, de fine farine, de blé, de bœufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d’âmes d’hommes ».
Oo.1.16 :
ויין ושמן ולחם לבן וחיטים ובקרים וכשבים וסוסים ועגלים ונשמות אדם
= « Et de vin et d’huile et de pain blanc[81] et de blé et de bétail et des moutons et des chevaux et des veaux et des âmes d’homme ».
Dans le verset ci-dessus, la version grecque mentionne des « chevaux et des chars » alors que l’hébreu parle de « chevaux et de veaux ». D’où vient cette différence ? Le mot grec ῥεδῶν (redon) n’est pas ambigu et ne peut pas être confondu avec le mot « veaux », μόσχων (moschon) en grec. Dans les versions latine et araméenne, le sens du mot « chars » est tout aussi clair. Ces versions n’apportent donc aucune explication quant à la source de cette variante de lecture.
Et si la lecture hébraïque était l’original et le grec une mauvaise traduction de l’hébreu ? Contrairement au grec, l’hébreu utilise des mots similaires pour désigner les chars et les veaux :
עגלים (agalim,) = « veaux »
עגלות (agalot,) = « chars »[82]
La seule différence de consonance entre les deux mots hébreux ci-dessus est la terminaison masculine plurielle ים par rapport à la terminaison féminine plurielle ות. Le traducteur grec aurait-il mal traduit le mot agalim comme s’il s’agissait du mot agalot ?
Notez que le mot qui précède dans ce verset d’Apocalypse 18.13 est le mot « chevaux ». Les chevaux et les chars vont souvent de pair, ce qui pourrait être à l’origine de la confusion. Si nous regardons de plus près, nous constatons que la lecture du texte hébreu « veaux » est tout à fait appropriée – les autres éléments mentionnés autour de ce mot au verset 13b ne sont pas des objets fabriqués par l’homme, mais plutôt des créatures vivantes. Sachant que la seule différence entre עגלים (agalim) et עגלות (agalot) est leur genre, et que le mot précédent « chevaux » est clairement connecté au mot char, il n’est pas improbable qu’un traducteur ait pu rendre le mot עגלים (agalim/veaux) comme s’il s’agissait du mot עגלות (agalot/chars). D’autre part, il n’est absolument pas possible que le mot grec ῥεδῶν (chars) ait pu être traduit en hébreu par le mot עגלים (veaux) – dans la version grecque, aucune ambiguïté ni aucun risque de confusion n’existent. Par conséquent, si l’hébreu est l’original, cette variante de lecture est possible dans la traduction grecque et les versions ultérieures. Mais si les versions grecque araméenne ou latine étaient des versions originelles, une telle différence ne pourrait pas exister.
Yahweh a-t-il été traduit par Theos ?
Une autre variante intéressante entre les textes hébreu et grec de l’Apocalypse est l’utilisation fréquente du nom de Dieu, « יהוה », au lieu du titre « Elohim ». Plus précisément, il s’agit des cas où la version grecque utilise θεος (Theos), alors que l’hébreu utilise l’abréviation ה֔ au lieu du mot אלהים (Elohim). En hébreu, le ה֔ (He) avec deux points au-dessus est une abréviation du mot השם (Ha-Shem) qui signifie « Le Nom ».
Cette abréviation He désigne en réalité le nom de Yahweh.[83] Nous le constatons, lorsque l’Apocalypse hébraïque cite des passages du Tanakh, par exemple :
Isaïe 6.3 :
Texte massorétique hébreu :
קָד֧וֹשׁ ׀ קָד֛וֹשׁ קָד֖וֹשׁ יְהוָ֣ה צְבָא֑וֹת
Oo.1.16 (Apocalypse 4.8)
קדוש קדוש קדוש ה֔ צבאות
Psaume 113.1 :
Texte massorétique hébreu :
הַ֥לְלוּ יָ֨הּ ׀ הַ֭לְלוּ עַבְדֵ֣י יְהוָ֑ה הַֽ֝לְלוּ אֶת־שֵׁ֥ם יְהוָֽה
Oo.1.16 (Apocalypse 19.5)
הללויה הללו עבדי ה֔ הללו את שם ה֔
Isaïe : 60.19 :
Texte massorétique hébreu :
וְהָיָה־לָ֤ךְ יְהוָה֙ לְא֣וֹר עוֹלָ֔ם וֵאלֹהַ֖יִךְ לְתִפְאַרְתֵּֽךְ
Oo.1.16 (Apocalypse 22.5)
והיה לך ה֔ לאור עולם ואלהיך ותפארתך
Les exemples ci-dessus montrent clairement que l’abréviation ה֔ représente en fait le Nom Yahweh. Il était courant pour de nombreux scribes d’écrire Ha-Shem ou une abréviation plutôt que d’écrire le nom complet יהוה.
Voici quelques exemples où le texte hébreu du livre de l’Apocalypse indique le nom Yahweh, là où le texte grec utilise le mot Theos (Dieu) :
Apocalypse 1.1 :
Oo.1.16 : נתן ה֔
= « יהוה a donnés ».
Textus Receptus grec : ἔδωκεν αὐτῷ ὁ Θεὸς
= « Theos lui a donné ».
Apocalypse 5.6 :
Oo.1.16 : ואילו השבעה רוחות ה֔
= « et ce sont les sept Rouhot[84] de יהוה ».
Textus Receptus grec : οἵ εἰσι τὰ ἑπτὰ τοῦ Θεοῦ πνεύματα
= « qui sont les sept esprits de Theos ».
On retrouve d’autres exemples aux chapitres 1.2 ; 1.6 ; 1.9 ; 2.17 [2.18] ; 3.1 ; 3.2 ; 4.5 ; 5.6 ; 7.3; 7.15 ; 8.2 ; 8.4, etc. À noter que cette version hébraïque de l’Apocalypse utilise également le mot hébreu Elohim, aussi chaque occurrence du titre Elohim n’a pas été supprimée de l’Apocalypse hébraïque et remplacée par ה֔ (pour Yahweh).[85]
Alors, d’où vient cette différence? Il est très peu probable qu’un traducteur hébreu ait traduit le mot Theos (Dieu) par Yahweh.[86] Au contraire, la traduction grecque de la Septante montre de nombreux[87] exemples où les traducteurs grecs ont traduit le nom de Yahweh par Theos :
Genèse 4.4 :
Texte massorétique hébreu : וַיִּ֣שַׁע יְהוָ֔ה
= « Puis יהוה regarda ».
Septante grecque : καὶ ἐπεῖδεν ὁ θεὸς
= « Puis Theos regarda ».
Exode 4.1 :
Texte massorétique hébreu : לֹֽא־נִרְאָ֥ה אֵלֶ֖יךָ יְהוָֽה
= « יהוה ne t’est pas apparu ».
Septante grecque : οὐκ ὦπταί σοι ὁ θεός
= « Theos ne t’est pas apparu ». Sachant que les traducteurs grecs ont souvent traduit Yahweh[88] par Theos, et que les traducteurs hébreux ne traduisent pas Theos par Yahweh, nous pouvons conclure que cette version hébraïque de l’Apocalypse ne peut pas être une traduction de la version grecque.[89] En revanche, la version grecque pourrait provenir de l’hébreu.
À paraître….
[1] Par exemple, Luc, auteur de l’Évangile de Luc et du Livre des Actes.
[2] Par exemple, « …l’un des grands arguments… était que Jésus parlait l’araméen, parce qu’il ne pouvait pas parler une autre langue, à moins de parler le grec ». James Barr (professeur de langues sémitiques), Which language did Jesus speak? – Some remarks of a Semitist, University of Manchester, John Rylands Library, 1970, p. 21.
« …L’hébreu n’était plus une langue vivante ». – A.T. Robertson, A Grammar of the Greek New Testament in the Light of Historical Research, 1919, p. 94.
[3] Par exemple, « … la majorité des manuscrits de la mer Morte ont été écrits en hébreu… [et] comprennent des textes bibliques, des œuvres littéraires non bibliques et des documents tels que des actes et des lettres. […] Ces textes illustrent la vitalité de la langue hébraïque dans l’ancienne Judée. – www.deadseascrolls.org.il/learn-about-the-scrolls/languages-and-scripts (Consulté en mars 2023).
« Dans les rouleaux des grottes de Qumrân … les dates vont du IIIème siècle avant notre ère… au Ier siècle… Alors que l’hébreu est la langue la plus fréquemment utilisée dans les manuscrits, environ 15% des écrits sont en araméen et plusieurs en grec ». – www.deadseascrolls.org.il/learn-about-the-scrolls/introduction (Consulté en mars 2023).
« En effet, il est généralement admis que les manuscrits de la mer Morte, en particulier le rouleau de cuivre [50-100 avant de notre ère] ainsi que les lettres de Bar- Kokhba [< 135 après notre ère] apportent des preuves manifestes de la popularité du MH [l’hébreu mishnique]».
[4] « …Quelle était la langue de la vie ordinaire des Juifs indigènes instruits à Jérusalem et en Judée dans la période allant de 400 avant notre ère à 150 de notre ère ? Les preuves présentées par le MH [l’hébreu mishnaïque] et sa littérature ne laissent aucun doute sur le fait que cette langue était le MH [l’hébreu mishnaïque]. Bien sûr, ces Judéens instruits comprenaient aussi l’araméen et l’utilisaient même à l’écrit, mais seulement de manière occasionnelle, pas continuellement… » M.H. Segal, A Grammar of Mishnaic Hebrew, 1980, p. 13.
[5] Dans cette introduction, les parties soulignées et/ou en gras le sont par souci de clarté. Dans la transcription et dans la traduction, l’accentuation reprend l’accentuation du texte hébreu.
[6] Voir par exemple Actes 26.14.
[7] Les livres de l’Ancien Testament ont également été composés à l’origine en hébreu et n’ont été traduits que plus tard en grec, en araméen et dans diverses autres langues, lorsque cela a été jugé nécessaire.
[8] Nous avons également étudié d’autres manuscrits hébreux du livre de l’Apocalypse : Sloane 237 de la bibliothèque britannique, Neofiti.33 de la bibliothèque du Vatican, Hébreu 131 de la Bibliothèque nationale de France – sur le plan linguistique, aucun de ces manuscrits ne s’est avéré authentique.
[9] À la place du tétragramme, le manuscrit hébreu emploie l’abréviation ה֔ qui signifie littéralement « Le Nom » (Ha-Shem). Aujourd’hui encore, beaucoup de Juifs lisent Ha-Shem quand ils voient le tétragramme hébreu, יהוה. Nous avons remplacé Ha-Shem par le tétragramme tel qu’il apparaît dans le Tanakh. En ce qui concerne la prononciation, la seule prononciation grammaticalement possible, à partir de laquelle toutes les autres abréviations/contractions peuvent être formées, est « Yah-weh » avec l’accent mis sur la deuxième syllabe. Pour plus d’informations, voir www.HebrewGospels.com/yhwh
[11] Ou « Le Messie ».
[12] Apocalypse 1.1, traduit du MS Oo.1.16.
[13] Ou chizayon,’ חזון ou חזיון, en hébreu – Voir les traductions de Franz Delitzsch et de Salkinson / Ginsburg.
[14] Ce titre pourrait également être raccourci en Sodot (Conseils confidentiels). Comparez le titre hébreu du livre du Deutéronome, He Ha-Devarim, abrégé en Devarim. Les titres hébreux des livres bibliques sont souvent formés à partir d’un mot-clé ou d’une phrase tirée du premier verset du livre.
[15] Nom hébreu de Jérémie.
[16] Jérémie 1.11-12, traduit du texte massorétique. En hébreu :
…מָה־אַתָּ֥ה רֹאֶ֖ה יִרְמְיָ֑הוּ וָאֹמַ֕ר מַקֵּ֥ל שָׁקֵ֖ד אֲנִ֥י רֹאֶֽה׃ וַיֹּ֧אמֶר יְהוָ֛ה אֵלַ֖י הֵיטַ֣בְתָּ לִרְא֑וֹת כִּֽי־שֹׁקֵ֥ד אֲנִ֛י עַל־דְּבָרִ֖י לַעֲשֹׂתֽוֹ׃
[17] Jérémie 1.11-12 en grec de la Septante : τί σὺ ὁρᾷς ιερεμια καὶ εἶπα βακτηρίαν καρυί̈νην. καὶ εἶπεν κύριος πρός με καλῶς ἑώρακας διότι ἐγρήγορα ἐγὼ ἐπὶ τοὺς λόγους μου τοῦ ποιῆσαι αὐτούς.
[18] Les traductions de seconde main peuvent utiliser (i) « amandier » et « veiller » qui n’ont aucune similitude de son ou de sens dans la plupart des langues. Elles peuvent aussi (ii) être trop littérales et traduire ces deux mots par « veiller ». Mais dans tous les cas, la signification originale est ainsi perdue. En hébreu, les mots shaqed et shoqed remplissent une double fonction : ils signifient « amandier » et « veiller » et ont en même temps des sons similaires et des significations littérales similaires.
[19] En grec : Ἀποκάλυψις.
[20] Les mots חזון (vision/révélation) et/ou חזיון (vision/révélation) sont généralement utilisés dans les traductions – voir les traductions de Franz Delitzsch et de Salkinson/Ginsburg. D’autres utilisent par exemple le mot התגליות (révélation) – voir Hébreu 131 de la Bibliothèque Nationale de France.
[21] D’autres thèmes basés sur des mots-clés sont présents dans les traductions grecques et dans les traductions basées sur le grec. Ces thèmes, qui sont visibles dans toutes les versions, ne peuvent pas indiquer l’authenticité d’une version particulière.
[22] Le manuscrit hébreu contient bien le mot « révélé » dans un des titres, mais celui-ci n’apparaît pas dans le texte même du chapitre 1, verset 1, où il devrait se trouver, s’il s’agissait d’une traduction d’une version de l’Apocalypse basée sur le grec.
[23] Apocalypse 2.8, NEG.
[24] Apocalypse 2.10, NEG.
[25] Apocalypse 2.11, NEG.
[26] Apocalypse 2.8 [2.9], traduction du MS Oo.1.16.
[27] Apocalypse 2.9 [2.10], traduction du MS Oo.1.16.
[28] Apocalypse 2.10 [2.11], traduction du MS Oo.1.16.
[29] Voir ci-dessous, les mots grecs et latins utilisés dans Apocalypse 2.9-11 qui correspondent à la répétition du mot tsa’ar.
Grec : θλῖψιν… θλῖψιν …ἀδικηθῇ
Latin : tribulationem… tribulationem … lædetur
[30] Peshitta araméen : אולצנך… אולצנא…נהר
Dalman / Delitzsch : צרתך… בצרה… ינזק
Salkinson / Ginsburg : צרתך… צרה… יפגע בו
Bibliothèque Nationale de France, Hébreu 131: צרתך… צרה… ינזק
[31] Apocalypse 3.7-8, traduction du MS Oo.1.16.
[32] Apocalypse 22.5, Segond Nouvelle Édition de Genève 1979 (NEG). Quelques traductions : « Et la nuit ne sera plus ».
[33] Apocalypse 21.25, traduit du grec.
[34] Apocalypse 21.25, traduit du grec.
[35] Ou « chaque semaine le jour du shabbat et chaque mois à la nouvelle lune… »
[36] Isaïe 66.22-23, traduit du texte massorétique.
[37] Jérémie 33.20-21, traduit du texte massorétique.
[38] 21.25, traduit du grec Textus Receptus.
[39] Notez qu’il existe quelques différences mineures entre ces versets dans l’Apocalypse hébraïque et le texte massorétique. Cela montre clairement que ces phrases n’ont pas été frauduleusement insérées dans l’Apocalypse dans le seul but de rendre conforme le texte à celui de l’Ancien Testament. Si tel était le cas, alors pourquoi y aurait-il des différences avec le texte massorétique ?
[40] Genèse 1.5, traduit du texte massorétique. Traduction de la Bible des Racines Hébraïques (BRH).
[41] On pourrait aussi traduire : « Et en elle, le soleil ne sera plus pour lumière le jour ni pour luminosité la lune ne brillera pour vous… ».
[42] Apocalypse 22.5 NEG.
[43] Apocalypse 22.2, KJF.
[44] « DURHAM suppose que l’arbre se trouvait au milieu du fleuve, et qu’il étendait ses branches aux deux rives » – Robert Jamieson, A. R. Fausset, and David Brown, A Commentary, Critical and Explanatory on the Whole Bible, par. 24222
[45] « …Des artistes ont représenté un arbre au tronc fendu, avec une moitié de chaque côté de la rivière de la vie, se rejoignant au milieu.. » – J. Kluttz, The Spirit World, p. 55.
[46] « MEDE suppose que… au milieu de la plaine, qui est elle-même au milieu des branches du fleuve, se dressait l’arbre » – Robert Jamieson, A. R. Fausset, and David Brown, A Commentary, Critical and Explanatory on the Whole Bible, par. 24222.
« Cela signifierait… Au milieu de la rue de la ville se trouve un seul arbre de vie, situé entre chaque côté de la rivière, qui à ce stade s’est divisé en deux branches ». – The New International Greek Testament Commentary: The book of Revelation, p. 1104 (Quoting from: Beasley-Murray, Revelation, p. 331).
« D’autres disent que le fleuve de la vie est étroit et qu’il coule des deux côtés de l’arbre ». –Wheaton, The Bible knowledge commentary: An exposition of the scriptures, vol. 2, p. 987.
[47] « Car il y avait trois arbres ; un dans la rue, et un de chaque côté de la rivière ». – B. Blayney, et al., Treasury of Scripture Knowledge, enhanced and expanded, vol. 2, p. 117.
[48] Genèse 1.11, traduit du texte massorétique.
[49] Genèse 1.12, traduit du texte massorétique.
[50] En hébreu סנה. Selon certaines sources, une ronce ou un buisson de mûres.
[51] Matthieu 7.16, traduit de l’hébreu, ms. Vat. Ebr. 100.
[52] Jacques 3.12, traduit du manuscrit Oo.1.32.
[53] Genèse 22.7 (BRH).
[54] Dans le texte hébreu de l’Apocalypse, la forme plurielle est utilisée une fois en référence à un pourcentage spécifique d’arbres vivants (Apocalypse 8.7) ; mais dans tous les autres cas, le texte hébreu utilise la forme singulière de manière collective pour désigner de nombreux arbres ou des arbres en général (par exemple Apocalypse 7.1, 7.3, 9.4).
[55] Ou peut-être « parmi ».
[56] Pour une meilleure compréhension en français, l’emploi collectif en hébreu peut être traduit au pluriel (la plupart des traductions françaises le font dans le cas d’Ézéchiel 47.12). « Et parmi les plaines, le long du fleuve, poussaient toutes sortes d’arbres fruitiers – des deux côtés de ses rives – à savoir, les arbres de vie. Il y avait sur eux douze espèces de fruits, et leur fruit était pour la nourriture, et leurs feuilles pour la guérison ».
[57] Ézéchiel 47.7, traduit du texte massorétique.
[58] Il y a plusieurs autres mots hébreux également orthographiés את mais aucun d’entre eux ne signifie « premier et dernier ».
[59] Genèse 1.1, traduit du texte massorétique.
[60] Exode 2.1, traduit du texte massorétique.
[61] MT byzantine etc. utilisent Αλφα au lieu de « Α ».
[62] Dalman/Delitzsch : הָאָלֶף וְהַתָּו
Salkinson/Ginsburg: אָלֶף וְתָו
Bibliothèque Nationale de France, Hébreu 131 : אַלְפָא וְאוֹמֵגָה
[63] MT byzantine etc. omettent cette phrase.
[64] MT byzantine etc. utilisent Αλφα au lieu de « Α ».
[65] MT byzantine etc. utilisent Αλφα au lieu de « Α » et placent l’expression « le commencement et la fin » après « le premier et le dernier ».
[66] Isaïe 44.6, texte massorétique.
[67] Isaïe 48.12-13, texte massorétique.
[68] Voir le premier chapitre du texte hébreu de Jean : www.HebrewGospels.com
[69] Vérifié à l’aide d’un parallèle MT-LXX.
[70] La plupart du temps, deux mots ou expressions sont placés dans l’ordre opposé (comme le montrent les exemples ci-dessus), mais certaines différences sont plus compliquées. Bien que ces différences soient souvent invisibles dans les traductions françaises du texte massorétique par rapport à la Septante, ils sont très clairement visibles dans les textes grecs réels par rapport aux textes hébreux.
[71] Voir par exemple les traductions de Franz Delitzsch et Salkinson/Ginsburg.
[72] Ces exemples ne sont pas exhaustifs.
[73] Nom hébreu de Jérusalem.
[74] Dans d’autres versions grecques, nous lisons : ἀστραπαὶ καὶ φωναὶ καὶ βρονταί – toujours dans un ordre différent par rapport au Ms Oo.1.16.
[75] Voir l’introduction à l’Évangile de Marc pour un bon exemple tiré de l’Ancien Testament. (www.HebrewGospels.com/mark)
[76] Ou des « démons ».
[77] Apocalypse 18.2-3, traduit du Ms Oo.1.16.
[78] Aucune des versions grecque, latine ou araméenne n’omet le sujet explicite « les nations » dans Apocalypse 18.3.
[79] Notez que certains manuscrits grecs, par exemple le Codex Alexandrin, n’incluent pas le mot « sept », bien que le mot « chandeliers » soit toujours mentionné.
[80] Franz Delitzsch: וּבְתוֹךְ שֶׁבַע הַמְּנֹרוֹת and Salkinson/Ginsburg: וּבְתוֹךְ הַמְּנֹרוֹת (D’après d’autres manuscrits grecs et non d’après le Textus Receptus).
[81] Pourrait également signifier « de la fleur de farine ».
[82] La lecture עגלות avec des voyelles différentes pourrait signifier soit « chars » soit « génisses » – mais עגלים signifie « veaux » et ne peut pas signifier « chars ».
[83] Il arrive que ה֔ corresponde également à אדני (Adonaï) dans l’Ancien Testament, mais jamais à אלהים (Elohim).
[84] Esprits.
[85] Voir par exemple les chapitres 3.12 (x3) ; 7.12 ; 7.17 ; 11.4 ; 11.13 ; 12.15 [12.10] ; 19.17 ; 21.3 ; 21.4 ; 21.7, etc.
[86] Sauf dans la phrase Κύριος ὁ Θεὸς, etc. – qui en hébreu pourrait être soit אדני יהוה, soit יהוה אלהים.
[87] En dehors des exemples donnés ici, ce phénomène se produit également dans : Genèse 4.9 ; 6.6 ; 6. 7 ; 12.17 ; 13.14 ; 15.7 ; 16.5 ; 18.1 ; 25.21 ; 30.24 ; 30.27 ; 31.49 ; 38.7 ; Exode 4.11 ; 4.30 ; 4.31 ; 5.21 ; 9.5 ; 13.21 ; 19.3 ; 19.7 ; 19.8 ; 19.21 ; 35.30 ; 36.2 ; et dans de nombreux autres endroits de l’Ancien Testament.
[88] Sauf dans la phrase Κύριος ὁ Θεὸς, etc. – qui en hébreu pourrait être soit אדני יהוה, soit יהוה אלהים.
[89] Il ne peut pas non plus s’agir d’une traduction issue de la Peshitta araméenne ou de la Vulgate latine, car ces versions concordent avec l’utilisation grecque de Theos.