LES ÉVANGILES HÉBREUX : MARC

Évangiles Hébreux Marc
Évangiles Hébreux Marc

Les Évangiles hébreux des Séfarades[1] sont les versions les plus intéressantes et les plus étonnantes des Évangiles que nous connaissons. Ils contiennent de nombreuses informations sur le sens originel des enseignements de Yéshoua[2] et sur sa vie, et permettent de résoudre plusieurs contradictions présentes dans la traduction grecque du Nouveau Testament.

Par exemple, selon la tradition manuscrite grecque,[3] l’Évangile de Marc commence par : « Commencement[4] de l’Évangile de Jésus-Christ [Fils de Dieu] ».[5]

Si comme l’indique le grec, Marc est le commencement de l’Évangile, qu’en est-il des croyants de l’Ancien Testament ? N’avaient-ils jamais entendu l’Évangile ? Marc 1.1 est souvent mis en avant pour « prouver » la doctrine des dispensations – qui avance qu’il n’y avait pas d’Évangile dans l’Ancien Testament et que la nouvelle dispensation de grâce (et l’Évangile) commence dans le Nouveau Testament.

Dans le livre de l’Apocalypse, Jean déclare que l’Évangile est éternel.[6] En fait, l’épître aux Hébreux nous dit que l’Évangile a été prêché aux Israélites dans le désert : « Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ».[7] Dans le contexte, l’auteur parle clairement des Israélites dans le désert, comment le « commencement » de l’Évangile peut-il donc se situer au Ier siècle de notre ère ?

La traduction du manuscrit hébreu de Marc (Vat. Ebr 100) répond à la question et traduit ce passage par : « Voici l’Évangile[8] de Yéshoua Mashiah, le fils d’Eloah ».[9] [10] En réalité, Marc ne parle pas du « commencement » de l’Évangile, mais plutôt de l’accomplissement de l’Évangile éternel, tel qu’il avait été prophétisé et proclamé (prêché) depuis le commencement du monde.

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Tous ceux qui s’intéressent aux textes originaux en hébreu du Nouveau Testament connaissent les manuscrits de Shem Tov qui contiennent l’Évangile de Matthieu, mais rares sont ceux qui ont entendu parler d’un authentique manuscrit hébreu de Marc. Bien que certains[11] aient suggéré que Marc a été écrit à l’origine en hébreu (en se basant uniquement sur des indices tirés de la version grecque), nous présentons ici, pour la première fois, une traduction, ainsi que des preuves manuscrites concrètes du texte original hébreu de l’Évangile de Marc. D’un point de vue linguistique, l’Évangile de Marc contenu dans le Vat. Ebr. 100 ne peut pas provenir des versions grecque, araméenne ou latine. Il contient de nombreuses preuves très pertinentes qui démontrent que l’Évangile de Marc a été écrit à l’origine en hébreu.

Un bon exemple se trouve dans Marc 15.34. Commençons par la version Louis Segond, une traduction assez littérale du Textus Receptus grec :

« Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : ‘Éloï, Éloï, lama sabachthani ?’ Ce qui signifie : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ »

De toute évidence, ce verset démontre que Yéshoua ne parlait pas grec sur la croix. La version grecque de Marc cite tout d’abord une phrase araméenne translittérée, puis l’interprète – ou la traduit – en grec. Ce genre de phénomène (lorsque nous voyons des phrases araméennes translittérées dans le Nouveau Testament grec), ainsi que le soi-disant « fait » que les Juifs ne parlaient plus hébreu au premier siècle, a conduit à l’opinion communément admise (mais erronée[12]) que Yéshoua parlait l’araméen et non pas l’hébreu. Certains ont également affirmé que le Nouveau Testament, y compris Marc, a été écrit à l’origine en araméen.

Examinons donc Marc 15.34 dans la version araméenne – avons-nous affaire à la version originale de Marc ? Voici la traduction proposée par l’Original Aramaic New Testament in plain English, basée sur la Peshitta araméenne (syriaque) :

« Et à la neuvième heure, Yéshoua cria d’une voix forte, et il dit : ‘Eil, Eil, lemana Shabaqtani’, c’est-à-dire, ‘mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ »

Ainsi, même dans la Peshitta – version soi-disant « originale » de Marc – nous retrouvons deux fois la même phrase ! Si Marc avait écrit son Évangile « original » en araméen, pourquoi aurait-il eu besoin de citer une phrase araméenne, puis de la traduire de l’araméen à l’araméen ? Si l’Évangile de Marc avait été écrit à l’origine en araméen, et si l’araméen était la langue que Yéshoua a parlée sur la croix, pourquoi cette phrase serait-elle répétée deux fois ? Cela ne semble pas très logique !

Regardons maintenant l’Évangile hébreu de Marc – nous éclaire-t-il sur le sujet ? Si Marc a été écrit à l’origine dans la langue que parlait Yéshoua, il n’y aurait bien sûr aucune raison d’expliquer au lecteur ce que signifient les paroles de Yéshoua, et nous ne trouverions cette phrase qu’une seule fois au verset 34, sans qu’aucune traduction ou explication ne soit nécessaire. Voici une transcription de Marc 15.34 telle que nous la trouvons dans le manuscrit Vat. Ebr. 100 :

ובשעה תשיעית זעק [ישוע] [13] בקול גדול ואמ/ אלי אלי למה עזבתני

Il est intéressant de noter que cette phrase n’apparaît qu’une seule fois dans le verset 34 – et cela en hébreu, pas en araméen ! Voici la traduction française :

« Et à la neuvième heure, Yéshoua cria d’une voix forte : ‘Eli,[14] Eli ! Pourquoi m’as-tu abandonné ?’»

Si ce manuscrit de Marc provenait du grec ou de la Peshitta araméenne, que verrions-nous dans Marc 15.34 ? Nous verrions tout d’abord la phrase araméenne que Yeshoua est censé avoir prononcée, puis sa traduction en hébreu. Or cela n’est pas le cas. Nous ne voyons qu’une phrase en hébreu que Yéchoua cite mot pour mot à partir du Psaume 22. Marc n’a aucune raison de la traduire ou de l’expliquer ! C’est l’une des nombreuses raisons qui démontrent clairement que l’Évangile de Marc a premièrement été écrit en hébreu. Cela démontre également que l’hébreu est la langue que Yéchoua a parlée sur la croix !

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Une autre façon de démontrer l’authenticité de l’Évangile hébreu de Marc est « l’omission ». Il existe plusieurs types d’omission,[15] mais nous n’aborderons ici qu’un type particulier, l’omission du sujet.

L’omission du sujet direct est très courante dans le texte hébreu de l’Ancien Testament. Par exemple, dans une phrase (ou un paragraphe) qui mentionne plusieurs personnes, chaque personne n’est citée qu’une seule fois (ou peut-être deux) dans le récit. Le texte fait ensuite des renvois à « il », « elle » ou « ils », etc. sans renommer explicitement les personnes en question. Nous faisons la même chose en langue française, mais pas de manière aussi systématique que dans l’hébreu ancien/biblique. Dans l’Ancien Testament, il est parfois difficile de retrouver à qui correspond un sujet. Il est souvent nécessaire de faire attention au contexte pour déterminer exactement à qui le « il… il… il… il … » fait référence – le sujet change souvent sans avertissement. Dans ces cas, le sujet direct est « omis » ou « déterminé par le contexte ».

 Dans les cas où une confusion est possible, les traducteurs insèrent souvent le sujet direct implicite, afin d’aider le lecteur à mieux comprendre le texte et éviter les erreurs. Lorsque nous comparons deux textes de la Bible dans des langues différentes et que nous constatons qu’un sujet est omis dans l’un, mais fourni dans l’autre, nous savons que la version la moins interprétative est la plus proche de l’original. (Cet argument est particulièrement solide dans un contexte où la confusion est susceptible de se produire, si le sujet n’est pas énoncé explicitement). Commençons par un exemple de l’Ancien Testament hébreu et comparons-le à la traduction grecque de la Septante, avant de passer à un exemple dans Marc.

Ruth 4.1 (Traduit de l’hébreu) : « Alors Boaz monta à la porte et s’assit là. Et voici que le racheteur dont Boaz avait parlé passait par là, et il[16] dit : Écarte-toi… ».

Qui dit « écarte-toi… » –  Boaz ou bien le racheteur ? À première vue, on pourrait penser que le « il » renvoie au « racheteur », mais si nous continuons à lire, celui qui parle dit à quelqu’un d’autre de « venir s’asseoir ici » – comment le racheteur qui passait par là pourrait-il dire à Boaz, qui était déjà assis, de « venir s’asseoir ici  ? »

Le contexte montre clairement que c’est Boaz qui parle, et non le racheteur. Dans le texte hébreu original de Ruth, le sujet (Boaz) est omis, mais le contexte nous aide à déterminer exactement de qui il s’agit.

Pour éviter toute confusion, la traduction des Septante en grec fournit le sujet – elle insère le nom de Boaz dans la phrase : « Et Boaz dit », au lieu de « Et il dit ». Le fait que le sujet soit omis en hébreu, alors qu’il est ajouté en grec, prouve clairement que l’hébreu est l’original et que le grec est une traduction de seconde main.[17]

Regardons maintenant un exemple tiré de l’Évangile hébreu de Marc :

Marc 9.20 d’après le manuscrit Vat. Ebr. 100 : « Alors ils l’amenèrent devant lui. Et quand  il le vit, aussitôt, il l’infligea de douleur, et le jeta devant lui, et il était confus… ».[18]

Une telle formulation est typique de l’hébreu. Il est nécessaire de bien observer le contexte pour savoir à qui le « il/lui » fait référence. À Yéshoua, au démon ou bien à l’homme possédé par le démon ?

Au premier abord, on pourrait penser que le « il » qui inflige la douleur à l’homme est Yéshoua, mais cela n’aurait aucun sens dans le contexte. Le dernier pronom renvoie clairement à Yéshoua, par conséquent, le « lui » qui inflige des douleurs à l’homme et qui le jette à terre devant Yéshoua renvoie au démon dans l’homme. Le sujet (démon/esprit mauvais) est omis (mais compris) en hébreu.

Tout comme la traduction grecque de Ruth 4.1 insère le sujet « Boaz » pour lever toute ambiguïté, la version grecque de Marc insère le sujet « esprit » dans Marc 9.20 pour aider les lecteurs grecs à comprendre le verset plus facilement[19] : « Et quand il le vit, aussitôt, l’esprit le déchira… ».[20]

Cela démontre de façon indéniable[21] que le texte hébreu de Marc, tel qu’il figure dans le Vat. Ebr. 100 est plus authentique que la version grecque. Cela démontre également que l’hébreu est l’original et que le texte grec est une traduction de l’hébreu, tout comme la traduction de Ruth 4.1 par les Septante.

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 Par ailleurs, le manuscrit Vat. Ebr. 100 de Marc contient également quelques différences intéressantes et importantes par rapport aux traditions grecque, araméenne et latine. Voyons un exemple de Marc 6.5 :

Nous commencerons par la version Louis Segond, traduite à partir du grec : « Il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit ».

Littéralement, en grec, on peut lire : « il ne fut pas capable de… » – On retrouve cette même lecture dans les traductions hébraïques basées sur le grec comme celles de Delitzsch ou de Salkinson.

Yéshoua est-il vraiment incapable de faire des miracles, lorsque les gens n’ont pas la foi requise ? Pouvons-nous limiter la capacité du Créateur du ciel et de la terre par notre manque de foi ?

La Bible enseigne clairement que le Créateur n’est pas limité et que rien n’est trop difficile pour lui :

« Ah, Adonaï יהוה ! Voici, tu as fait les cieux et la terre par ta force grande et avec ton bras tendu. Aucune parole n’est trop merveilleuse pour toi ! »[22]

« Voici, moi יהוה, l’Elohim de toute chair ; est-elle trop merveilleuse pour moi, toute parole ? »[23]

Dans la Genèse, nous voyons Yahweh promettre à Abraham que Sarah donnerait naissance à un fils. Même si Sarah doute de cette promesse, au départ, Yahweh lui dit que rien n’est trop difficile pour lui :

« … Pourquoi donc Sarah a-t-elle ri, en disant : ‘Est-ce que vraiment j’aurai un enfant, moi qui suis vieille ?’ Aucune parole n’est impossible à Yahweh ! »[24]

La Bible enseigne clairement que Yéshoua Mashiah est Yahweh[25] et Elohim,[26] et que toutes choses ont été créées par lui.[27] Comment pourrait-il être « incapable » de faire « une œuvre puissante » ?

Le texte hébreu de l’Évangile de Marc apporte-t-il la réponse à notre question ? Voici le texte hébreu, transcrit du Vat. Ebr. 100 :

ולא רצה שם עשות שום פלא…[28]

Traduction française : « Et il ne voulut pas faire de miracle là… »

Dans le texte hébreu de l’Évangile de Marc, Yéshoua n’est pas dans l’incapacité de faire des miracles. En réalité, Yéshoua ne voulait pas faire des miracles « car il était étonné de la petitesse de leur foi ».[29]

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Ainsi, même si le texte du manuscrit Vat. Ebr. 100 semble avoir été conservée en catalan[30] et retraduit en hébreu, il regorge de preuves linguistiques montrant qu’il est impossible que ce texte hébreu dérive du grec ou de l’araméen, ou de la version latine de Jérôme, comme certains le prétendent. La version catalane dont il est probablement dérivé devait donc provenir d’un authentique manuscrit hébreu. Il existe de nombreux cas dans lesquels les Évangiles grecs (qui ont été traduits plus tard en latin) pourraient facilement être une traduction d’un manuscrit hébreu semblable au Vat. Ebr. 100, mais il est impossible que ce manuscrit soit issu du grec ou du latin. Nous prévoyons de publier ces preuves linguistiques, ainsi que de nombreuses autres découvertes intéressantes, dans une série d’articles séparés, plutôt que de les mélanger et de les disperser dans les notes de bas de page.

Les Évangiles Hébreux
Les Évangiles Hébreux avec transcription du texte hébreu

À paraître…


[1] Nom hébreu de l’Espagne.

[2] Nom hébreu de Jésus.

[3] Pour faciliter la lecture, la plupart références aux textes grec et hébreu seront en français.

[4] Certains mots sont accentués dans cette introduction pour plus de clarté.

[5] Marc 1.1, Segond Nouvelle Édition de Genève – 1979 (NEG).

[6] Apocalypse 14.6

[7] Hébreux 4.2 NEG.

[8] « Évangile » signifie littéralement « bonne nouvelle » et est rendu comme tel dans notre traduction actuelle.

[9] Un des mots hébreux signifiants « Dieu ».

[10] Marc 1.1, traduction du Vat. Ebr. 100.

[11] Jean Carmignac – dont la conclusion était basée uniquement sur la version grecque de Marc et sur la facilité avec laquelle elle facilitait la retraduction en hébreu – a déclaré : « J’étais convaincu que le texte grec de Marc ne pouvait pas avoir été rédigé directement en grec, et qu’il n’était en réalité que la traduction grecque d’un original hébreu… » (C’est nous qui soulignons, cité dans The Birth of the Synoptic Gospels, traduit du français par Michael J. Wrenn.) Claude Tresmontant pensait aussi que les quatre Évangiles avaient été écrits à l’origine en hébreu. Dans son introduction à sa traduction de la version Du Tillet de Matthieu, Hugh J. Schonfield suggère l’origine hébraïque ou araméenne de Matthieu, Marc, Jean et de l’Apocalypse.

[12] Nous ne nous sommes pas en train de dire que Yéshoua n’a jamais parlé l’araméen. L’araméen était également employé au premier siècle, et nous pensons que Yéshoua parlait l’araméen lorsqu’il communiquait avec des personnes parlant l’araméen. Cependant, les manuscrits de la mer Morte démontrent clairement qu’au premier siècle, l’hébreu était en réalité beaucoup plus courant en Israël que l’araméen. 

[13] L’orthographe des noms hébreux a été uniformisée dans nos transcriptions et traductions.

[14] « Eli » en hébreu signifie « Mon El » ou « Mon Dieu ». Ce mot a été translittéré plutôt que traduit, afin de montrer pourquoi certains témoins pensaient que Yéshoua appelait « Eli-Yahou » (Élie).

[15] Par exemple, l’omission du sujet, l’omission de l’objet, l’omission du verbe, l’omission de la préposition, etc.

[16] Certaines traductions françaises modernes suivent la tradition grecque, en insérant « Boaz » dans ce verset pour aider les lecteurs à comprendre, sans qu’il soit nécessaire d’étudier attentivement le contexte.

[17] Tout traducteur cherche naturellement à clarifier le sens d’un verset ambigu, en insérant le sujet implicite, mais aucun traducteur ne supprimerait le sujet d’un verset dont le sens est clair, afin de le rendre plus ambigu.

[18] Ou « dérangé ».

[19]  Contrairement à l’hébreu, le grec préfère ne pas s’appuyer sur le contexte.

[20] Marc 9.20 KJF.

[21] Même si ce manuscrit hébreu de Marc indique souvent « Yéshoua » là où d’autres traditions indiquent simplement « il », cela s’explique facilement par le processus de traduction hébreu > catalan > hébreu, qui a abouti à ce manuscrit hébreu. Toutefois, il est impossible d’expliquer l’absence de sujet dans le contexte ambigu de Marc 9.20 comme étant le résultat d’une quelconque traduction ou d’une série de traductions. Divers autres exemples d’omission ont survécu au processus de traduction hébreu > catalan > hébreu, y compris l’omission d’un verbe, d’un nom, d’une préposition et d’un sujet, ce qui indique qu’un processus de traduction littérale a dû être suivi pour préserver cette tradition hébraïque. Comme expliqué ci-dessus, l’omission est caractéristique des documents écrits à l’origine en hébreu.

[22] Jérémie 32.17, traduit du Texte massorétique hébreu (Bible des Racines Hébraïques).

[23] Jérémie 32.27, traduit du Texte massorétique hébreu (BRH).

[24] Genèse 18.13-14, traduit du texte massorétique hébreu (BRH).

[25] Comparer 1 Timothée 6.15 (également Apocalypse 17.14 et 19.16) – Yéshoua est le « Seigneur des seigneurs » – avec Deutéronome 10.17 (également le Psaume 136.1-3) Yahweh est le « Seigneur des seigneurs ». Une étude plus approfondie de l’Ancien Testament montre clairement que le Messie est Yahweh.

[26] « Dieu » en hébreu – Le Messie est appelé Elohim dans l’Ancien et le Nouveau Testament – voir par exemple Hébreux 1.8-9 (une citation du Psaume 45.6-7) ; Matthieu 1.23 (une citation d’Isaïe 7.14) ; Isaïe 9.6-7 ; Jean 1.1 ; Jean 10.30 (où Yéshoua a dit – en faisant allusion à Isaïe 9.6 et à Deutéronome 6.4 – que « moi et le Père sommes un »). Notez que la définition hébraïque du mot ehad/un signifie « uni », et donc, selon le Tanakh, deux personnes distinctes peuvent être une (Genèse 2.24).

[27] Voir, par exemple, Jean 1.1-3 (plus particulièrement dans la version hébraïque Vat. Ebr. 100) ; Colossiens 1.15-17 et Hébreux 1.8-10 (Psaume 102.25). En Genèse 1.26, Elohim qui crée Adam est au pluriel : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… ».

[28] Marc 6.5, Vat. Ebr. 100.

[29] Voir Marc 6.6.

[30] En fonction de la technique de traduction employée, l’hébreu peut très bien être conservé dans une autre langue, en conservant sa teneur originelle. La traduction grecque de l’Ancien Testament par Aquila en est un bon exemple, si nous la comparons à la traduction grecque des Septante. La traduction des Septante paraphrase souvent l’hébreu originel et emploie plusieurs mots grecs pour traduire un même mot hébreu. Parfois, un seul mot grec est employé pour traduire plusieurs mots hébreux. En outre, la Septante fournit des prépositions, etc. Selon la grammaire grecque, la Septante change parfois l’ordre des mots pour qu’ils soient lisibles en grec, et elle fournit souvent le sujet. Ainsi, lorsque l’on tente de retraduire la Septante grecque en hébreu, même les érudits les plus expérimentés sont souvent en désaccord sur la façon de retraduire un mot grec particulier en hébreu, et donc le texte hébreu originel derrière la traduction de la Septante ne peut pas être récupéré avec certitude et précision. En revanche, la traduction d’Aquila qui a été faite mot à mot est une traduction très exacte, très littérale. L’encyclopédie juive affirme : « La caractéristique principale de la version d’Aquila est son hyper littéralité. Son objectif principal était de rendre l’hébreu en grec mot à mot, sans aucun égard pour l’idiome grec. Un même mot grec est régulièrement employé pour un même hébreu, même si l’effet est incongru ». En fait, la traduction d’Aquila est tellement littérale que dans de nombreux cas, elle n’a pas beaucoup de sens en grec ! Cette traduction hyper littérale a préservé le Tanakh hébreu beaucoup plus efficacement que la traduction des Septante, et l’encyclopédie juive affirme que « l’on peut reconstituer avec certitude le texte hébreu original sous-jacent à la traduction d’Aquila ». Il est de même avec le manuscrit Vat. Ebr. 100. En étudiant le Vat. Ebr. 100, nous voyons de nombreux exemples où le texte hébreu a été très bien préservé par le processus de traduction hébreu > catalan > hébreu.